Des cultures diversifiéeset graines de p Des cultures diversifiéeset graines de projets
David Beudet transforme une fraction de sa production de céréaleset d’oléoprotéagineux en farines, huiles et boissons végétales.
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Depuis cette récolte, David Beudet stocke sous son hangar plusieurs espèces végétales nouvelles. L’agriculteur de 44 ans a débuté, sur la campagne 2017-2018, la culture d’épeautre, seigle, sarrasin, tournesol et lentilles. Son assolement reste toutefois dédié à plus de 90 % aux « traditionnels » blé et orge d’hiver, colza, soja et maïs vendus à la récolte en coopérative. Si le céréalier a récemment doublé le nombre de ses cultures, c’est parce qu’il s’est lancé dans la transformation de graines à la ferme.
Maîtrise technique
David a pris cette direction suite à l’arrêt du Gaec dans lequel il travaillait avec son frère, à Rigney dans le Doubs, à 7 km de la communauté d’agglomération du Grand Besançon. « Après un BEPA polyculture-élevage, je me suis installé en 1995 sur la ferme familiale, transmise au départ par mon grand-père à mon père et mon oncle, puis reprise par mon frère et moi, raconte-t-il. Notre Gaec était spécialisé en grandes cultures. En 2000, nous nous sommes diversifiés en légumes, de plein champ et sous serre, avec une commercialisation en direct. » Il y a trois ans, leur Gaec a été dissous et chaque frère s’est centré sur une activité. En EARL depuis janvier 2016, David s’est spécialisé dans les céréales. « Côté technique, la première année s’est bien passée, juge-t-il. Je n’avais jamais appliqué de traitement, car mon frère s’en chargeait. J’ai suivi deux formations Vivea sur l’utilisation et la réduction des phytosanitaires. Et cela m’a permis d’économiser 10 000 € de charges par an. Mais la baisse des prix de vente des récoltes m’a fait réfléchir. » Lorsque Carole, l’épouse de David, achète des yaourts au soja en janvier 2017, une idée germe dans l’esprit du couple. « Ce produit nous a plu. Nous nous sommes dit qu’il fallait essayer de faire notre propre jus de soja ! »
Le couple multiplie les tentatives à l’aide d’un robot ménager, étudie ce qui existe dans le commerce et ajuste la recette. Puis l’agriculteur décide de trouver une machine pour produire une boisson au soja commercialisable en direct. « Il n’en existe pas en Europe. Mais j’ai réussi à en importer une d’Inde début 2018 », indique-t-il.
À la recherche d’une meilleure valeur ajoutée, David ne s’arrête pas là. « J’aime les activités diversifiées et le contact direct avec les consommateurs. Cela m’intéresse d’expliquer mon travail. » Avec l’aide de Carole, qui a une activité indépendante de toilettage pour chiens, il crée une gamme de produits baptisée « Doubs Céréales ». La visite de deux fermes productrices de farines le conduit à s’équiper d’un moulin sur meule de pierre, il y a un an. Peu après, il installe une presse à huile. S’y ajoute l’achat d’une décortiqueuse de graines et d’une floconneuse à céréales. Chaque matériel a trouvé sa place dans une pièce, au sein d’un local aménagé par David sous son hangar. Bâtie essentiellement en panneaux OSB, cette structure comprend une salle de vente vitrée avec une vue directe sur le moulin et la transformation du soja.
Cultures associées
L’investissement total s’élève à 52 000 € avec l’ensemble des matériels et de l’espace de transformation et de vente. « Le chiffre d’affaires sur huit mois de démarrage, de février à septembre 2018, atteint 15 000 €, dont les deux tiers en vente de farines, et le reste en huiles et boisson de soja. Depuis le début de l’année, j’ai écrasé près de 8 tonnes de blé, dont 5 tonnes ont été vendues auprès de boulangeries, et le reste à des particuliers », explique David.
Face à l’impératif de gagner du temps sur la partie culturale, l’agriculteur s’est équipé d’un semoir rapide et de grande capacité. En techniques culturales simplifiées (TCS) depuis une dizaine d’années, il explore les procédés qui le rendent moins dépendant des intrants. « Cette année, j’associe par exemple le colza à des lentilles, des gesses et des féveroles afin de ne pas avoir à désherber chimiquement », précise-t-il. Et cette pratique de l’agriculture raisonnée s’affiche sur les étiquettes des farines, des huiles, des boissons de soja et des lentilles de Doubs Céréales. Le passage à l’agriculture biologique n’est toutefois pas à l’ordre du jour. « Car pour remplacer les engrais, il faudrait une source de matière organique dont je ne dispose pas. »
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